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Une esplanade au nom de Louise Michel

Publié le 27-11-2021


D’une côté cette esplanade n’avait pas de nom. De l’autre, seules trois rues de la ville porte un nom de femme (Anne Frank, Simone Weil, Pierre et Marie Curie). Il fallait rééquilibrer un peu.
Après la concertation engagée sur la plateforme participative Jeparticipe.LonsleSaunier lancée le 9 novembre, le nom de Louise Michel a émergé par celui de dix autres femmes proposées.
Samedi en clôture de la Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes qui a réunis de no
mbreuses associations au centre social, celles-ci et les élu.e.s de la Ville se sont rendus sur l’esplanade de la médiathèque. Un dé&placement en musique grâce au groupe de Montmorot, « Les déclassés ».

Valentine Colin, Conseillère déléguée à l’égalité Femmes-Hommes a dévoilé la plaque provisoire, baptisant ainsi l’esplanade, avant de partager avec Jean-Yves Ravier, Maire, le discours de circonstance qui termine en beauté cette journée internationale contre les violences faites aux femmes.
Cette mobilisation se ponctuait par deux évènements à la fois symboliques mais surtout annonciateurs de nouvelles politiques municipales et d’un discours nouveau pour notre ville de Lons-le-Saunier.


 » Nous avons baptisé officiellement l’esplanade où nous nous trouvons Esplanade Louise MICHEL. En France, seulement 6% des rues et autres places publiques portent le nom d’une femme. Or l’égalité entre les femmes et les hommes passe également par la féminisation des lieux publics. Ainsi, et afin de rompre avec cette inégalité, onze noms de femmes ont été proposés à une concertation publique. »

Jean-Yves Ravier a profité de cette prise de parole pour remercier chaleureusement Mathilde Chambier qui a œuvré à la conception de la plateforme consultative, Valentine Colin, déléguée à l’égalité réelle entre les femmes et les hommes pour l’organisation de cette journée et Nelly Faton, Adjointe en charge du Renouveau Démocratique : « 3 femmes de grands talents sur qui la municipalité sait pouvoir compter« .

« Louise MICHEL était une féministe avant l’heure. Elle rappelait alors que « La question des femmes est, surtout à l’heure actuelle, inséparable de la question de l’humanité ». Ces mots raisonnent encore malheureusement de nos jours. Signe que, même si le combat pour une égalité réelle entre les femmes et les hommes a connu des avancées majeures, les inégalités restent trop criantes dans un monde façonné PAR l’homme et POUR l’homme. »

UN ARBRE EN SOUTIEN AUX FEMMES AFGHANES

L’autre évènement marquant, était  l’installation d’un arbre, un magniola, au cœur de cette esplanade. Il sera planté officiellement au cours de l’année 2022. Pour l’occasion il a été présenté dans un pot à ses dimensions.

Valentine Colin a précisé que cet arbre « témoigne de l’hommage que la ville de Lons-le-Saunier souhaite adresser aux femmes afghanes. Et je salue ici même la présence de la communauté afghane. Cet hommage s’inscrit dans la vive émotion internationale qui a suivi le coup d’Etat des talibans en Afghanistan. Les avancées sociales obtenues de haute lutte par la communauté internationale, les ONG présentes sur place et bien entendu, la volonté des femmes afghanes elle-mêmes, ont été balayées d’un revers de la main. 20 ans d’un long et fastidieux travail ruiné en quelques jours. Signe que rien n’est acquis en terme de progrès social et humain et qu’il nous faut, nous progressistes, et nous féministes, maintenir le combat face à tous les réactionnaires et conservateurs.

Ces deux évènements ont un sens commun : l’invisibilisation des femmes. La sous-représentation des femmes dans les noms de lieux publics en est un exemple. Dans certains pays du monde, comme en Afghanistan, le déclassement des filles, des adolescentes, des femmes, témoigne de l’immensité du travail à abattre.

En France, ce phénomène d’invisibilisation a été accentué par la crise de la COVID. En effet cette pandémie a révélé que les métiers dits « essentiels », c’est à dire ceux qui ne pouvaient être confinés, étaient majoritairement effectués par des femmes. Elles étaient donc en première ligne, face à la maladie, et cela davantage que les hommes. »

(…)

Simone de Beauvoir rappelait, « qu’il ne suffira que d’une crise, politique économique ou religieuse, pour que les droits des femmes soient remis en question ». Des mots qui eux aussi, à l’instar de ceux de Louise Michel, font écho à l’actualité.

Poursuivant son texte, Valentine Colin et Jean-Yves Ravier ont rappelé que « L’égalité de sexes se heurtent à 2 obstacles : le conservatisme ambiant de ceux qui refusent et refuseront sans cesse et toujours ce combat. Et enfin la peur de certains dans notre société à prendre en main ce combat et qui nient par crainte cette inégalité, pensant que les acquis obtenus jusqu’alors sont suffisants. Nous devons donc mener ensemble une démarche pédagogique et agir pour des politiques volontaristes en la matière.

La municipalité organise ces évènements dans ce sens et est à l’initiative de groupes de travail regroupant tous les acteurs concernés pour mutualiser nos actions. »

C’est ensemble que nous réussirons à faire de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes un acquis à préserver. »

Les deux élus ont assuré les associations et de structures de défense de droits des femmes et luttant contre les violences faites aux femmes, du soutien de la ville de Lons-le-Saunier.
Claude Borcard, le Président de l’ Agglomération, était lui aussi présent lors de cette inauguration.

Photos : Studio Vision